Page:Cartulaire de Cormery.pdf/38

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server. L’escorte reprit sa route par Orléans et Saint-Benoît-sur-Loire ; elle s’arrêta enfin à Auxerre.

Il était temps. Les Tourangeaux, mal inspirés par la peur, au lieu de lutter contre l’ennemi, consentirent à lui ouvrir les portes de leur ville, espérant être traités plus doucement. Ils furent vite désabusés. La cité fut livrée au pillage, l’église Saint-Martin réduite en cendres, l’abbaye de Saint-Julien renversée de fond en comble. Les habitants tombèrent dans la plus profonde misère. Telle fut la détresse générale, que, pour subvenir à tant de besoins, les chanoines de la cathédrale, après avoir épuisé leurs ressources, écrivirent aux évêques des diocèses voisins pour solliciter d’abondantes aumônes. Aux privations de toute nature vint promptement s’adjoindre la maladie, funeste et ordinaire compagne de la guerre et de la disette.

Furieux de voir la châsse de saint Martin soustraite à leur convoitise, les Normands coururent en hâte vers Cormery. Il était trop tard ; quand ils y arrivèrent, les Tourangeaux étaient loin. L’abbaye de Cormery et les maisons bâties à l’entour offraient une maigre proie à leur rapacité. Après avoir pris ce qui était à leur convenance, ils y mirent le feu, et s’en allèrent ailleurs poursuivre le cours de leurs terribles aventures.

Tous les historiens sont d’accord pour nous apprendre que le monastère de Cormery fut pillé et ruiné par les Normands. Plusieurs documents authentiques en font foi. Mais aucun texte historique ne fixe la date précise de cette catastrophe. La suite des événements nous engage à la placer à l’année 853. Un titre précieux, en