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date du 10 mai 856, justifiera notre conjecture, et lui communiquera presque la certitude. L’abbé Audacher, qui avait accepté la donation de Perrusson, faite par un personnage du nom de Guérin, en laisse la jouissance à Milon et à Guichard, frères du donateur. Ceux-ci avaient sollicité cette cession, et en retour ils s’engagent à travailler avec zèle à rebâtir, à restaurer et à agrandir l’église Saint-Paul de Cormery. L’abbé déclare agréer de grand cœur la proposition généreuse qui lui est adressée,, et se plaint amèrement des angoisses que la communauté souffre de la part d’un siècle plein de malice[1].

Dès que la tempête fut dissipée, l’abbaye de Cormery reprit le cours de sa prospérité. Audacher déploya une activité dont quantité de chartes échappées aux injures du temps, sont les monuments authentiques. Afin de réparer les malheurs de l’invasion, l’abbé, dont l’influence était considérable, eut recours aux libéralités du roi, du comte Vivien et de l’archevêque de Tours. Si les domaines du monastère avaient été ravagés par les brigands, si les cultivateurs avaient été frappés ou dispersés, de nouveaux domaines et de nouveaux colons firent oublier les pertes récentes. Les habitants de la ville relevèrent leurs toits et reprirent leurs occupations ordinaires. Quoique les bandes normandes aient continué de jeter l’alarme en Touraine du côté de l’Anjou,

  1. Cette pièce se trouve dans le Cart. de Cormery, sous le n° xx, p. 42. André Salmon l’a copiée à la Biblioth. Impér. Monuments de Touraine, t. i, p. 78. Il la regardait comme inédite, mais à tort ; elle a été publiée par M. Hauréau, Gall. Christiana, tom. xiv, imtrum., p. 22.