Page:Cartulaire de Cormery.pdf/46

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mêmes furent souvent concédées à des hommes d’armes. C’était une désorganisation générale.

Tant que se prolonge ce déplorable état de choses, la discipline monastique n’a plus de nerf. Aussi, connaissons-nous à peine les noms des abbés de Cormery. Joachim Périon en mentionne sept : Umbert, Ingenald, Godefroy, Adalbaud, Raimbauld, Fraimbauld et Gosbert) mais il avoue qu’il n’a pu découvrir aucun de leurs actes. Il ignore même l’ordre de leur succession, et il n’est pas bien certain qu’ils aient réellement gouverné l’abbaye. Il appuie sa conjecture uniquement sur le nécrologe qui inscrit leur anniversaire, sans indications d’années, faisant connaître seulement le jour de leur mort.

Nous pouvons l’affirmer, le monastère de Cormery n’était plus qu’un domaine séculier ; il n’avait plus d’ecclésiastique que le litre de sa fondation, Enfin, le remède vint d’où le mal était sorti. En 965, Guy, fils du comte d’Anjou, Foulques le Bon, petit-fils de Foulques le Roux, possédait trois riches abbayes, parmi lesquelles se trouvait celle de Cormery. Il avait reçu, tout enfant, ces magnifiques bénéfices, comme une espèce d’apanage. Mais, grâce à un attrait céleste, Guy se fit moine et entreprit de faire refleurir la régularité. Afin de faciliter le succès de son entreprise, il prononça, cette même année 965, la séparation du monastère de Villeloin d’avec celui de Cormery, sous la dépendance duquel il était resté un peu plus d’un siècle. Il réussit dans son dessein, et il mérita ce bel éloge : « Relictis sœcularibus pompis, monachus factus in cœnobio, quod