Page:Cartulaire de Cormery.pdf/48

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chemins impraticables, les moines de Cormery, qui possédaient’au même titre le territoire de Louans et celui de Tauxigny, voulurent faciliter l’assistance aux saints offices à leurs colons, tant libres que serfs, résidant à Louans. Afin d’assurer la création de cette nouvelle paroisse, l’archevêque publia l’acte de fondation dans la réunion synodale. À la suite de sa signature, nous voyons figurer celles des dignitaires de l’église cathédrale : Hugues, doyen ; Gaulbert, archiprêtre ; Frolherius, trésorier ; Boson, archidiacre ; Guy, archidiacre ; Garnier, préchantre ; Frédéric, chancelier, etc.

L’organisation d’une nouvelle paroisse fait honneur à la piété de l’abbé Thibault. La lutte qu’il engagea contre les comtes d’Anjou, pour empêcher de nouveaux envahissements de leur part, n’est pas moins honorable pour son caractère. Thibault avait puisé dans sa famille des sentiments de fierté chevaleresque : l’humilité de la profession monastique ne les avait pas étouffés. Les entreprises exorbitantes des comtes d’Anjou l’inquiétaient vivement. De tous côtés s’élevaient des forteresses ; le pays entier se couvrait de citadelles, reliées entre elles avec une habileté extraordinaire. Foulques Nerra, le plus turbulent et le plus ambitieux des Angevins, sans se soucier des droits d’autrui, bâtissait des châteaux à l’Ile-Bouchard, à Nouâlre, à Ste-Maure, à Montbazon, à Langeais, à Montrésor. La tour des Brandons, non loin de Cormery, dominait la campagne. Les positions de Carament, de Semblançay et de Montboyau complétaient un vaste, système d’attaque.