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paroisse d’Esvres. Là, le pieux ermite persévéra dans le même genre de vie. Un concours immense eut lieu dans l’église Saint-Pierre, dépendante du prieuré de Vontes. On remarquait dans la foule des évêques, des abbés, des princes, attirés par la réputation de sainteté de ce pauvre moine ; il y eut même des cardinaux et des personnages du plus haut rang qui s’y rendirent, confondus parmi la multitude, après avoir caché tout insigne de dignité. L’église et la cellule furent témoins de grâces de conversion nombreuses et remarquables. Tous louaient Dieu, et s’en retournaient décidés à mener une vie plus chrétienne. Léothéric mourut à Vontes, le 14 septembre 1099. À ses funérailles assistèrent l’archevêque de Tours, beaucoup de chanoines de l’église métropolitaine et de Saint-Martin, plusieurs abbés, quantité de laïques de distinction, et une immense multitude de peuple. Son corps fut transporté à Cormery et enseveli dans la chapelle Saint-Nicolas, à l’intérieur de l’église abbatiale. Des miracles s’opérèrent à son tombeau, et sa mémoire resta en grande vénération dans tout le pays. Jamais, cependant, il ne reçut les honneurs d’un culte public. En 1666, époque à laquelle Yves Gaigneron écrivait sa Chronique, on ignorait où étaient les reliques du bienheureux Léothéric, déplacées par suite de divers travaux exécutés à la nef de l’église conventuelle.

L’esquisse que nous venons de tracer d’une vie si édifiante est empruntée au récit de Joachim Périon, reproduit par Gaigneron et imprimé dans les Actes des