Page:Cartulaire de Cormery.pdf/7

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l’autre désignait à ses coups. « Je t’adjure au nom du Tout-Puissant, s’écria le moine vigilant, ne me frappe pas. » Il fut seul épargné. Épouvanté d’une telle catastrophe, il s’enfuit loin de Tours, n’osant regarder le lieu où la vengeance divine venait d’éclater d’une manière si terrible. Il s’arrêta enfin sur les bords de l’Indre, dans un endroit solitaire, pour y : pleurer ses fautes et implorer la miséricorde de Dieu en faveur de ses frères, emportés par un coup si subit et si effroyable. De là, cette solitude aurait pris le nom de Cor mœrens, Coeur-marri, d’où serait venu plus tard celui de Cormery.

L’histoire a. fait justice de cette puérile invention. Ithier nous apprend que la Celle-Saint-Paul était située en un lieu appelé Cormaricus par les anciens : nom rustique, ajoute Alcuin, successeur d’Ithier ; voulant dire par là, sans doute, que c’était une dénomination d’origine gauloise[1]. En outre, la charte.de fondation du monastère, en 791, fournit une réfutation non moins péremptoire. Après la signature de l’abbé Ithier, on y lit celles des moines de Saint-Martin, au nombre de quatorze. Tous consentent volontiers à la fondation du nouveau monastère. Parmi les signataires, nous remarquons quatre prêtres, nommés Harembert, Haimon, Frambert et Gislefred ; les autres sont diacres ou simples moines. Le rédacteur de l’acte s’appelle Audebert.

Cette longue liste où chacun, en inscrivant son nom,

  1. {{lang|la|texte=Cella Sancti Pauli quæ Cormaricus a priscis et hactenus vocatur. — Cella Sancti Pauli quæ rustico nomine Cormaricus dicitur.