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peut-être que nous venons de voir à Montbazon se tirer si heureusement de la terrible épreuve du fer chaud. Les conditions paraissent favorables au vendeur. Outre le prix de la vente, on fit don à Pierre, son fils ; d’une tunique, ainsi qu’à sa femme, nommée Jacqueline : Gauthier, son autre fils reçut quatre écus.

Nous pensons qu’il est inutile de mentionner ici tous les actes d’acquisition ou de cession, faits par l’abbaye. Nous ferons une exception seulement pour le prieuré de Saint-Jean-du-Grès, sur lequel les moines élevaient des prétentions, qu’ils abandonnèrent en 1182 sur la demande d’Henri, roi d’Angleterre. Notons, en passant, une charte curieuse de Bouchard de l’Île, en date de 1189, concédant plusieurs privilèges aux moines de Saint-Paul. Cette pièce fut signée à Tours dans la maison de Robert de la Belle Amie (in domo Roberti Pulchræ Amicæ) ; parmi les témoins nous voyons figurer Péan Gastinel, probablement le même que Péan Gastineau, auteur de la Vie de Monseigneur saint Martin, que nous avons publiée récemment dans la collection des Bibliophiles de Touraine.

En 1199, Philippe, abbé de Cormery, fondé une distribution annuelle d’aumônes, qui peut paraître singulière. Il tient, du reste, à ce que ses intentions soient respectées, puisqu’il sollicite et obtient du Pape une bulle de confirmation. Philippe Veut que le jour du carnaval on donné aux portes de l’abbaye, à chaque pauvre qui se présentera, un denier pour acheter du pain, un denier pour se procurer du vin, et un autre pour avoir de la viande. Ne faut-il pas voir dans cet