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acte de pieuse munificence, un de ces traits naïfs de charité, comme on en rencontre plus d’une fois au moyen-âge, et par lesquels on cherchait à procurer un adoucissement aux privations de tant de déshérités. En ce jour, à ce qu’il semble, comme à présent, le peuple avait ses réjouissances. Le bon abbé Philippe songe aux pauvres, qui auront du pain et de la viande, et même qui pourront boire du vin, en fêtant sa mémoire[1].

En 1228, un accord, intervint entre Dreux de Mello, seigneur des Loches, et Renaud, abbé de Cormery, au sujet des droits de justice.,Par cet acte, il fut reconnu que la haute, moyenne et basse justice, concédée jadis par les rois à l’abbaye de Cormery, serait exercée par cette abbaye sur.le territoire de Cormery, Tauxigny, Louans, Rossée et Bournan, sans compter les domaines de Truyes, Esvres, Veigné, où elle l’avait toujours possédée sans contestation.

Vers le milieu du xiiie siècle, nous voyons se multiplier les actes d’accommodement entre les moines et les habitants de Cormery. C’était l’époque de l’émancipation des communes dans le centre de la France. Les idées nouvelles paient venues sans doute jusqu’à Cormery. Jusque là, les habitants avaient obtenu des concessions de la part des religieux de Saint-Paul, à titre seulement de don et de largesses. Ils préféraient se faire reconnaître des droits : c’était

  1. Il ne faut point oublier qu’à la fin du xiie siècle l’argent avait une valeur considérable. Trois deniers devaient représenter à peu près le prix de deux kilogrammes de pain, d’un kilogramme de viande, et d’un litre de vin.