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velles provinces tourmentaient les compagnons de Basquin du Poncet. Gérard, abbé de Cormery, réfugié à Tours, avait essayé à plusieurs reprises d’entrer en composition avec le capitaines ; mais les prétentions de celui-ci étaient sans mesure. Il exigeait une rançon que les moines étaient incapables de payer. À la fin, il comprit que des délais prolongés mettraient l’abbaye dans l’impossibilité absolue de se procurer la moindre somme d’argent ; Ce fut à son tour de faire des propositions. L’abbé Gérard ne fit pas la sourde oreille. Il avait hâte de revoir son cloître, d’en relever les murailles et de purifier le sanctuaire profané. Il était également impatient de rappeler les habitants de Cormery et de les aider à restaurer leurs demeures. La rançon fut soldée, et les Anglais s’en allèrent après un séjour de plus d’une année. Nous ne passerons pas sous silence un trait propre à peindre les mœurs du temps. Qui croirait que les hordes conduites par Rasquin, vivant de rapines, ne reculant devant aucun forfait, pillant les églises, volant toujours et partout, tuant ou mutilant les hommes, maltraitant les femmes, incendiant les églises, mirent au nombre des conditions de leur départ de Cormery que l’abbé solliciterait pour eux l’absolution de l’excommunication qu’ils avaient encourue ? Bizarre mélange de cruauté et de superstition ! Gérard promit et exécuta fidèlement sa promesse. Nous avons une bulle du Pape publiée à cette occasion.

Rentrés à Cormery, les moines et les habitants, qui depuis tant de siècles partageaient la bonne ou la mau-