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vaise fortune, se prêtèrent mutuel secours. Chacun se logea comme il put ; on déblaya les ruines ; on releva les murs ; on rétablit les toits. Combien de malheureux versaient des larmes, à la vue de leur pauvre demeure bouleversée, portant les traces sinistres de l’incendie ! Les bénédictins furent la providence de ces infortunés. Leurs cœurs restèrent ouverts à la charité, et leur bourse à l’aumône. Quant aux bâtiments de l’abbaye, ils n’étaient pas encore restaurés cinquante ans plus tard. En 1411, le prieur claustral demanda aux chanoines de Saint-Martin de Tours de s’occuper de l’abbaye, restée dans un état de désolation depuis un demi-siècle. Le cloître, dit-il, est démoli, en sorte que les moines n’y peuvent plus accomplir aucune cérémonie religieuse. La salle capitulaire, le dortoir et le logis abbatial sont en ruine. Il propose de consacrer au travail de restauration les ressources laissées à l’abbaye par Pierre d’Azay, le dernier abbé. Pour surveiller l’opération il réclame la nomination de ; deux commissaires choisis par le chapitre de Saint-Martin ; et il notifie le choix d’un commissaire spécial du monastère dans la personne d’Aimery Cholet ; prieur de Truyes. On comprend assez que les moines de Cormery comptent sur le secours des chanoines de Saint-Martin, leurs fondateurs et leurs patrons. Du reste, vu l’importance des travaux et l’impossibilité de se procurer sur le champ les sommes nécessaires à leur entier achèvement, ils autorisent leur commissaire à contracter des emprunts qui seront hypothéqués sur les biens du monastère.