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donnant toujours les marques les plus convaincantes attente à ma liberté. Elle veut que je l’epouse, je le lui ai promis par un sentiment de pitié, et elle est pressée : elle me tourmente tous les soirs : elle me presse, elle pleure, elle me somme d’une parole que je ne lui ai donnée que pour calmer son desespoir, et elle me perce l’ame tous les jours me disant que je la trompe. Vous devez concevoir tout le malheur de ma situation — Avez vous contractés des obligations avec elle ? — Aucune. Elle est pauvre, elle n’a que trente bayoques par jour que sa sœur lui passe, et qu’elle ne lui passera plus quand elle sera mariée — Vous lui avez fait peut être un enfant — Je m’en suis bien gardé ; et c’est cela qui l’impatiente. Elle deteste mes precautions. Elle les allegue comme des veritables demonstrations que je ne pense pas à l’epouser, et pour lors ne sachant que lui dire je reste court ou je biaise — Mais vous pensez à l’epouser une fois ou l’autre — Je sens, mon cher ami, que je ne m’y determinerai jamais de ma vie. Ce mariage me rendroit quatre fois au moins plus pauvre, et je me rendrois ridicule menant à Novare avec moi cette epouse, qui est honete, et qui n’est pas laide, et qui se presente bien, mais qui n’est pas faite pour être ma femme, car elle n’a ni bien ni naissance, et à Novarre on veut pour le moins le premier. — En qualité d’homme d’honneur plus encore que d’homme raisonnable vous devez rompre : vous devez la quiter aujourd’hui plus tôt que demain — Je le vois, et ne pouvant employer à cela que ma force morale, je vous dirai que je ne luie puis pas. Si je n’allois pas ce soir souper avec elle, elle viendroit dans l’instant chez moi pour savoir ce que je suis devenu. Vous entendez que je ne peux ni lui defendre ma porte, ni la chasser — Je vois cela ; mais vous voyez aussi que vous ne pouvez pas vivre dans cet état de violence. Vous devez prendre un parti, vous devez couper ce nœud avec l’epée d’Alexandre. Vous devez sans lui rien dire aller vivre dans un autre ville, où elle ne fera pas la folie je pense d’aller vous chercher — Ce seroit le vrai moyen ; mais cette fuite est fort difficile — Difficile ? Vous vous