duire la main sans risquer de se dechirer la peau du carpe,
et du metacarpe, et cela ne suffisoit pas : cette grille barbare, tyrannique,
et scandaleuse en avoit une autre derriere à la distance
d’un pied, qui étoit positivement de la même forme ;
mais on avoit quelque peine à l’appercevoir, puisque car quoique ce parloir
étoit fut assez clair pour nous qui allions visiter ces pauvres
recluses, mais le coté interieur, où elles recevoient les visites, étoit
presqu’obscur. Cet aspect me fit fremir — Comment, et
où, dis-je à Marcuccio Menicuccio, avez vous vu la maitresse de votre cœur,
tandis que je ne vois là dedans que des ténèbres ? — Moyennant
une bougie que la religieuse ne peut allumer sous
peine d’excomunication qu’en recevant des parens — Elle
viendra donc actuellement avec une bougie ? — J’en doute ;
puisque la portiere doit m’avoir annoncé en compagnie
de quelqu’un — Mais comment avez vous eu le credit de
voir votre maitresse, dont vous n’etes pas parent ? — La
premiere fois, elle est descendue en s’echapant, et la gardienne
de ma sœur, qui est bonne, n’a rien dit ; et les autres
fois elle vint par les prieres que ma sœur fit à sa même
gardienne.
Le fait est qu’elles descendirent sans lumiere, et qu’elles etoient trois. Je n’ai jamais pu la persuader la mere à gardienne d’aller prendre de la lumiere, non pas tant par la crainte de l’excomunication, que par celle d’etre espionnée, et d’être punie par la superieure. Je me voyois la cause que mon pauvre Marcuccio Menicuccio ne voyoit pas son idole. Je voulois m’enaller ; mais il n’a pas voulu. J’ai passé une heure enragée ; mais malgrè cela non sans interest. La voix de la sœur de mon Mar