Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/183

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Seule, une jeune fille, vêtue de noir, priait encore à genoux au pied du funèbre monument.

Elle était très-pâle ; sa figure avait une expression d’ineffable tristesse.

La rosée du soir avait allongé les boucles de ses cheveux qui retombaient en désordre le long de ses joues.

On eut dit la statue de la mélancolie.



À la cime des cieux, la pleine lune versait de son urne d’albâtre les flots de sa limpide et mélancolique lumière.

Le rayon rêveur venait effleurer le gazon au pied de la croix et remontait à la paupière de la jeune fille, comme une pensée d’outre-tombe, comme un soupir silencieux et reconnaissant de l’innocente victime dont le souvenir avait laissé dans