Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/227

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Mais à cette suave émotion se mêle parfois un sentiment de trouble involontaire.

Cette terre chérie, que sa naïve enfance avait si souvent admirée, la trouvera-t-il aussi belle maintenant que ses yeux ont vu tant de fortunés climats, tant de sites enchantés ?

Et l’heure qui va suivre ne sera-t-elle pour lui qu’une heure d’amertume et de désenchantement ?

Enfin le jour paraît.

Jamais il n’oubliera le spectacle incomparable qui s’offrit alors à sa vue.



L’aurore repliait lentement, vers l’occident, le voile obscur de la nuit et jetait, en passant, sa gerbe de paillettes d’or sur les croupes des Alléganys, ciselées comme une arabesque.