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Page:Castel - La Forêt de Fontainebleau, Deterville, 1805.pdf/20

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DE FONTAINEBLEAU.

Peint l’ombelle du ciste en couleurs virginales[1],
Attache les dés d’or aux longues digitales[2],
Monte sur les rochers, et de lychens fleuris
Couvre leur front sauvage et leurs flancs rembrunis.

Forçons ces rocs épais à nous ouvrir leurs veines,
A révéler au jour leurs beautés souterraines,
Ces lits d’un sable doux, ces fertiles berceaux
Où croît la stalagmite et naissentles cristaux.
Le grès, nouveau Protée, en cubes s’y parlage,
S’y découpe en dentelle, y jaillit en feuillage,
Et présente à ma main les modestes trésors
Dont mon humble foyer couronne ses rebords.

Ici, je l’avoûrai, jamais l’or n’étincelle.
Mais ne nous plaignons pas. Le sol qui le recèle,
Dégradé, tourmenté par d’avares travaux,
Avec ce don brillant reçoit tous les fléaux.
Voyez, s’il habitoit sous ces vertes collines,
Quels ravages profonds, quelles vastes ruines,

  1. Cistus umbellatus.
  2. Digitalis lutea.