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DE FONTAINEBLEAU.

Puis, par de longs sentiers regagnant sa retraite,
Entend l’hymne du soir, que chaque arbre répète !
Souvent le rouge-gorge avec sa douce voix
Le suit de branche en branche aux limites du bois,
Approche en voletant, se fait déjà connaître,
Et prélude à ces mois où près de la fenêtre
Il implore l’abri des toits hospitaliers,
Et commensal aimable entre dans nos foyers.

Lorsque de la Forêt vous parcourez l’enceinte,
D’un orage imprévu ne craignez pas l’atteinte :
L’oiseau qui des vieux troncs aime à sonder les flancs[1],
Proclame son approche aux bois retentissans ;
L’aigre cri du pinson le prédit dès la veille ;
La mésange enrouée importune l’oreille ;
Et d’un vol inquiet l’ortolan de roseaux
Quitte le marécage et gagne les coteaux.

Là, le tigre jamais n’a semé l’épouvante ;
Là, Thisbé n’eût point vu la lionne sanglante :

  1. Le pivert.