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LA FORÊT

Mais l’agile chevreuil, mais les daims mouchetés
Passent devant vos yeux, sautent à vos côtés ;
Et roi majestueux de ces douces peuplades,
Le cerf vient embellir vos longues promenades.

Percez donc sans terreur les sentiers tortueux,
Cet Océan de sable, étincelant de feux,
Ces rocs, d’où le bouleau lève une tête aride,
Et venez contempler une autre Thébaïde[1].
Quel calme à son aspect s’empare de mes sens !
Des enfans du désert les vestiges présens,
La fontaine où leurs mains puisoient une onde pure,
Ce modique jardin, ces débris de clôture,
L’enceinte où résonnoient leurs chants religieux ;
Qu’avec plaisir ma vue embrasse tous ces lieux !
Le temps ne peut donc pas désenchanter la terre
Qu’honora la vertu d’un simple solitaire !
Une mère éplorée y vient encor chercher,
Pour les douleurs d’un fils, les larmes du rocher[2].
Le peuple des hameaux en foule y vient encore,

  1. L’ermitage et la vallée de Franchart.
  2. La roche qui pleure.