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appendice

Ci faut le Romanz de Renaut
Qui boens est et maint bon dernier vaut.

XI

Laud Misc. 637. In-fol. membr. les Fils Aymon comprennent du feuillet 2 au feuillet 67. L’écriture est bonne et régulière. Deux colonnes de 60 lignes à la page, environ 15500 vers. Le scribe dit à la fin qu’il a achevé la copie en mil-trois-cent-trente-trois à Paris pour Raimond de Cabirot.

Le poème commence, à la différence de toutes les autres versions, par une très courte introduction. Charles se plaint de Beuves d’Aigremont et Doon lui répond. Après s’être adressé à Naymes et à Odon de Langres, l’empereur charge Thierri de Verdon[1] de porter son message à Beuves. Dans ce message, mention est faite de Maugis. Il y aura donc deux messagers, Lohier n’étant envoyé qu’en second lieu comme dans L B C V. Mais l’on retrouve la version A P plus loin (au bas du f. 9 verso et au haut du f. 10 recto), à l’endroit où l’espion apprend à Charles que les Fils Aymon se sont réfugiés dans l’Ardenne.

F° 2 recto.Segnors, oez chanchon de grant nobilité.
Traite est de voire estoire sanz mot de fausseté :
Ains n’oïstez meillor, sachiez de verité,
Ains jugleour n’en dist ne n’en fu escouté,
5Ele est de Charlemaigne, le fort roy couronné,
Qui sa court tint .i. jour à Paris la chité.
Onques ne tint si grant en trestout son aé.
Bien i out .xv. roys qui tuit sont couronné,
Si i out .xxx. contes et .xv. dux chasé,
10Evesques, archevesques et a autant abé.

  1. M. Leo Jordan (op. l., p. 147) cite, à propos de Thierri d’Ascane, M. P. Meyer dans son édition de Girart de Roussillon ; p. 49 : « Ce Thierri est peut-être un souvenir du duc de la Haute-Lorraine du même nom, qui lutta contre Lothaire, lors du siège de Verdun (984) ». — Il faut donc noter que l’on rencontre dans notre texte un Thierri de Verdon ou Verdun. Pour la mort de Thierri d’Ascane, v. Stimming, Ueber den provenzalischen Girart von Roussillon, ch. X, p. 177-204. Rien qu’à cet égard des rapprochements sont tout indiqués entre le Beuves d’Aigremont et le Girart de Roussillon que les auteurs de nos versions du Beuves ont connu et mis à profit, quoique le Beuves dérive, pour le fond, d’une source distincte. Mais la réciproque a pu devenir possible. M. Stimming voit une réminiscence du Renaut de Montauban dans le fait que Folco monte un cheval appelé Bayard (p. 336).