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VII


J’entends le gros Mousseau me dire avec bonhomie : « Castor, mon ami, ne nous fâchons pas ! ne vois-tu pas que tout cela, c’est du mélodrame et qu’il faut rire ?

« C’est Chapleau seul qui a monté toute la pièce et m’a mis là pour jouer le Roi Hurluberlu !

« Rions bien ! Tout est parfait ! N’est-ce pas pour rire seulement que nous sommes à la comédie ?

« Le roi s’amuse !

« La pièce finie, je dépose le masque royal et je suis gros Jean comme devant.

« Il n’y a de grand chef que Chapleau… Et Senécal est son prophète. »…

Rire ! il le faut bien malgré nous !

Mais la pièce ne prête pas seulement au rire, elle est tragi-comique.






ARGUMENT.


I


Reprenons donc notre sérieux, et raisonnons un peu :

S’il est vrai que toutes ces facéties de nos seigneurs et maîtres soient de nature à provoquer un instant notre bonne humour, nous ne pouvons oublier longtemps qu’il y a, dans les derniers incidents politiques, un côté très sérieux.

Ce n’est pas précisément, ce nous semble, pour jouer la comédie qu’a été formé le parti conservateur. Lafontaine, Morin, Parent, Taché, Cartier, etc., étaient bien autre chose que des saltimbanques politiques ! et c’est ailleurs que dans Robert Macaire et Jérôme Paturôt, ailleurs évidemment que chez Offenbach qu’il faut aller s’inspirer pour continuer leur œuvre.


II


« À la bonne heure ! » répliqueront la Minerve et le Monde ; mais il faut de la discipline. Nulle politique constitutionnelle n’est possible sans l’obéissance aux chefs. Et notre chef local, c’était M. Chapleau. Il fallait donc lui obéir, même lorsqu’il nous imposait la livraison du chemin de fer à Senécal & Cie. »

S’il y a une grande et noble chose que l’on appelle discipline de parti ; s’il y a un patriotique devoir qui consiste à se soumettre à