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vendre le domaine public pour se procurer des avantages monétaires ! C’est ce même M. Dansereau qui, sur une somme de $112, 000.00 d’escompte obtenue de la Banque Jacques-Cartier, n’en paie que $8, 000.00, faisant ainsi perdre cent quatre mille piastres ($104, 000.00) au public, ce qui ne l’empêche pas de continuer à faire bombance et de mener la vie à grandes guides. C’est ce même Dansereau qui, durant plusieurs années qu’il a occupé la charge de Greffier conjoint de la Paix, a touché un salaire annuel de $2, 400.00, sans avoir même travaillé la valeur d’une journée par année, et qui n’allait au bureau que pour retirer son salaire !

C’est ce scrupuleux de Dansereau, dont la conscience timorée se révolte à la pensée que, comme les autres membres de la chambre, M. de Boucherville retire du gouvernement ses frais de voyage tels qu’alloués par la loi !

Et lui, M. Dansereau, conspirateur en permanence contre le trésor public, combien a-t-il payé à la Province pour les voyages presque journaliers qu’il a faits, soit en chars officiels, soit en chars palais, sur tout le long du chemin de fer entre Québec et Ottawa !


V


M. Beaubien, suivant Messieurs Chapleau et Dansereau, n’était qu’un ambitieux qui voulait, ou être ministre, ou faire une spéculation en achetant le chemin de fer en société avec Messieurs Allan, Rivard & Cie.

Arrêtons-nous ici pour admirer l’aplomb de ce monsieur Chapleau, qui anathématise M. Beaubien, parce qu’étant très riche, très instruit, le plus remarquable agriculteur de notre Province, membre des communes fédérales durant deux parlements, vainqueur à Hochelaga du grand chef libéral Sir A. A. Dorion, député à Quebec depuis au delà de quinze ans, ci-devant orateur de l’Assemblée législative, position à laquelle il fut élu à l’unanimité, il aurait l’ambition d’être ministre ! Indiquez-nous donc quels sont, parmi les grands hommes de la clique, les gens de capacité et de position supérieures à celles de M. Beaubien ! ! Et lui, ce brave M. Chapleau, qu’a-t-il donc fait depuis quinze ans, si ce n’est sacrifier vingt-cinq fois les intérêts publics pour préparer son avancement personnel, pour être non seulement ministre et premier ministre à Québec, mais même ministre à Ottawa, avant d’avoir jamais mis le pied dans la Chambre des Communes !

M. Beaubien aurait voulu spéculer en achetant le chemin de fer !

Mais d’où viennent à M. Chapleau les milliers de piastres qu’il a payées sur propriétés foncières, depuis la vente du chemin de fer du Nord ?