Page:Catéchisme du XIXe siècle.djvu/10

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Préjugé honteux !!! Jusques à quand confondra-t-on Dieu, morale et prêtre ?

Ô mon Dieu, vous vivez dans nos cœurs, et nous n’éprouvons d’autre jouissance que de nous perdre dans votre amour ! Osera-t-on nous insulter jusqu’à vouloir nous effrayer de vos châtiments pour nous engager à vous rendre une ame dont tous les soupirs sont à vous !

Sages de l’univers, vous qui étonnez les siècles par vos vertus, vos vertus ne vous appartiennent pas : les prêtres vous les ont insinuées en vous effrayant par les flammes de l’enfer !

Ô vous dont la probité a moins d’éclat ; vous qui au sein de vos familles réunissez les trésors de l’humanité ; vous qui adorez un père, une mère ; vous qui êtes consumé d’un amour fraternel ; vous qui donneriez votre sang pour le bonheur de vos enfants ; vous qui voyez un ami, un parent dans tout homme, vous seriez impuissant à marcher dans la voie de l’honneur, si le prêtre n’avait effrayé vos sens par la crainte des flammes de l’enfer !

Mortels, qui trempez vos élèves dans les vertus où votre ame se noie, vous qui étendez jusqu’à l’humble hameau les bienfaits d’une morale saine et aimable, vous qui développez à l’homme toute sa dignité, et qui l’humiliez en présence de ce Dieu dont il est la très-rampante créature, vos lumières, vos vertus, vos soins n’ont aucun prix si le prêtre n’effraie vos disciples par les flammes de l’enfer !

Ministres habiles à assurer un trône, vous dont les lois s’étudient à prévenir la moindre atteinte à sa stabilité, vous n’avez nul mérite ! Si le trône est debout, remerciez les prêtres… La crainte seule de l’enfer empêche de le renverser !