Page:Catéchisme du XIXe siècle.djvu/9

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sieurs. C’est là qu’est la source du mal. Si le Gouvernement et les autorités locales se donnaient vigoureusement la main pour détruire ces établissements et les remplacer par des écoles mutuelles libres, dont les directrices seraient dégagées de toute influence sacerdotale, les prêtres auraient perdu leur bras droit. Dans quelques années, les églises seraient désertes à la ville et à la campagne, les séminaires manqueraient de postulants, et le clergé finirait enfin par s’éteindre en France.

D. S’il n’y avait plus de prêtres en France, où en serions-nous ?…

R. Nous en serions avec cent quatre vingt-trois millions d’économie annuelle…, et cinquante millions de rente provenant du milliard d’immeubles qui leur sont affectés !…

D. Mais la morale ?…

R. La morale !… la morale consiste-t-elle à s’agenouiller devant les prêtres et à leur porter de l’argent !… Soyez certain que le dernier de ce qu’ils qualifient de l’épithète d’impie a plus de morale que le meilleur des prêtres. Tout homme généralement sait que nous devons faire à autrui ce que nous voulons qu’il nous soit fait, et le met en pratique. Le prêtre seul méconnaît cette belle maxime. Toutes les voies lui sont honnêtes, pourvu qu’il parvienne clandestinement à son but, et le but qu’il se propose est de vivre aux dépens de ceux qui l’écoutent.

Le torrent de l’habitude fait dire tous les jours que sans les prêtres nous nous égorgerions les uns les autres… que la crainte de l’enfer nous permet seule de circuler dans les rues… qu’un gouvernement enfin ne peut exister si les prêtres ne sont là pour plier le peuple à l’obéissance