Page:Catéchisme du XIXe siècle.djvu/29

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permette à ces filles de participer aux délassements du bal ?… Mais si elles allaient au bal, elles ne tarderaient pas, soit par leurs charmes, soit par un je ne sais quoi, de captiver quelque mortel dont elles deviendraient promptement l’épouse. Alors le prêtre serait en souffrance. Celle qu’il adorait le plus lui aurait été enlevée… En vain son cœur mourant soupirerait après sa chère Eurydice… Une distance effrayante le séparerait souvent de sa douce amie !… Oh, si les filles ne veulent pas mortifier le prêtre, elles n’iront jamais à ce bal se mêler avec ces garçons polis qui brûlent de satisfaire le besoin de leur ame, non en se mariant de la main gauche, mais en attachant pour toujours à leur côté celle qui a conquis leur amour… Eh pensez-vous que les prêtres laissent entrevoir aux filles qu’elles ont tort de les suivre, attendu qu’ils sont privés de prendre femme, et qu’elles reculent très-certainement l’époque de leur hymen, en ne fréquentant que l’église !

D. Les prêtres ne peuvent prendre femme, dites-vous ; que fait donc à côté d’eux, nuit et jour, cette femme qu’ils décorent du nom de cuisinière, de servante, de nièce ou de sœur ? Si on leur a interdit une femme, entre les bras de laquelle ils auraient pu s’oublier jusqu’à négliger le service d’église, doit-on approuver qu’ils mangent nuit et jour de ce fruit défendu ?

R. Infandum, regina, jubes renovare dolorem… Vous aussi vous jouerez sur cette servante du curé, cette servante pour le maintien de laquelle on ne cesse de les tourmenter… Eh bien, par mon silence je veux vous montrer que je ne tiens pas à renouveler leur douleur. Que nuit et jour ils aient besoin de cette servante ; qu’ils