Page:Catéchisme du XIXe siècle.djvu/30

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ne puissent se passer d’elle un instant, c’est une infâme calomnie… j’ai même la persuasion qu’ils occupent la servante le moins possible, pour adoucir son esclavage, et seulement quand ils ne peuvent la remplacer par des personnes obligeantes.

D. Revenons aux réunions des filles. Les prêtres allèguent sans doute quelque prétexte pour cultiver ces réunions, afin de ne rien donner à comprendre aux parents ?

R. Notre chair est si faible, s’écrient-ils, que nous devons user de tous les moyens pour nous prémunir contre elle. Le démon est si rusé, qu’il nous fait voir le bien dans le mal, et nous entraîne à la perdition. À un âge si tendre, à l’époque de la vie où les passions électrisent notre corps, où notre sang bouillonnant nous consume de désirs, c’est alors que les filles ressentent la nécessité de recourir aux prêtres pour en recevoir la nourriture évangéliquenon solum in pane vivit homo.

Dans ces réunions, qu’on enrichit du nom de confrérie ou de congrégation, les prêtres prétendent donc qu’ils s’appliquent à glisser de sages conseils aux filles pour les détourner du vice ; qu’il n’y est question que d’instructions religieuses et d’autres exercices de piété ; que si on a choisi les jours de dimanche ou de fête pour ces assemblées, c’est afin que les filles ne se produisent pas dans les amusements mondains.

D. N’y a-t-il pas d’autres réunions sous les auspices des prêtres ?

R. Ne jugeant pas la confession suffisante pour s’introduire dans les secrets de la paroisse, car quelques-uns sont si pervertis qu’ils méprisent de se confesser, les prêtres ont créé, outre les assemblées des filles, des pénitents