Page:Catéchisme du XIXe siècle.djvu/32

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l’échafaud, ce ne sera pas le tranchant qui vous soulèvera d’horreur…, mais la main qui le fait mouvoir.

D’ailleurs les prêtres ont besoin de ces gens, la plupart de tristes artisans, pour montrer que la religion brille encore de tout son éclat. Ce sont ces confrères, en habit de cérémonie ou en laïques, qui composent les processions ou l’auditoire, et qui sont toujours prêts à porter les gros cierges et le dais. Aux fêtes marquantes, tout ça va à la sainte-table, et le public de s’édifier !… Toutefois ces confrères ne travaillent pas pour rien. Peut-être ont-ils une part aux quêtes qui se font pour les pauvres de la paroisse ! Peut-être le prêtre leur laisse-t-il une fraction des sommes qui lui sont confiées pour les aumônes !

D. On priverait le pauvre de l’argent qui lui est dû ? Il y aurait dilapidation !

R. S’il est des occasions où les bienséances forcent le prêtre à ne pas refuser quelques liards au réellement pauvre, il a soin de sonner de la trompette pour que toute la paroisse sache qu’il est un saint prêtre, et qu’il se dépouille pour les malheureux. La simplicité des paroissiens va jusqu’à croire que le prêtre jette son argent, tandis qu’il ne restitue qu’une faible partie des sommes dont les ames charitables remplissent sa bourse pour secourir l’indigence.

D. Est-ce que les ames charitables ne pourraient pas faire l’aumône directement sans emprunter l’intermédiaire du prêtre ?

R. Sans doute ; mais elles ne sont pas fâchées de faire savoir au prêtre qu’elles sont charitables.

D. N’est-il pas dit dans l’Évangile que la main gau-