Page:Catéchisme du XIXe siècle.djvu/34

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D. Quels moyens emploient les prêtres pour courber ainsi le paysan à la servitude ? Le paysan aujourd’hui ne me paraît pas trop maniable !…

R. Dans la confession, ils effrayent le paysan en le menaçant des flammes de l’enfer s’il ne travaille sans relâche à faire pénitence, et ils lui promettent les douceurs de l’éternité, si, sensible à leurs remontrances, il suit ce qui lui est commandé. Outre la confession, ils montent en chaire pour ajouter à leurs paroles les avantages de l’action, afin de ramener l’auditoire à une persuasion plus ferme à l’égard de ce qu’ils ont répandu dans le confessionnal.

D. Ils ont donc de l’éloquence ces prêtres-là ?

R. Hélas ! leur éloquence fait suer sang et eau… Mais pour convertir des ignorants, faut-il tant de talents oratoires ? Lors de l’Avent et du Carême, ils fouillent dans plusieurs départements pour découvrir quelque prédicateur qui veuille les remplacer. Ce dernier se prévaut de sa position, et vend cher son galimathiâs.

D. Dans les sermons les prêtres y mêlent du latin. Ils officient aussi en latin. Pourquoi tant de latin avec des gens qui ne le comprennent pas ? Si ce qu’ils disent est digne des assistants, pourquoi ne pas le dire en français ? On s’en pénètrerait mieux, et la dévotion ne pourrait qu’y gagner !

R. La bizarrerie, le ridicule, et quelquefois l’indécence des mots dont ils font usage dans les exercices religieux, choquent amèrement les prêtres quand ils en sentent la valeur, et ils sont loin de vouloir permettre que les assistants puissent les apprécier.

D. Dans les exercices religieux les prêtres chantent à