Page:Catéchisme du XIXe siècle.djvu/7

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ignorantins et ces sœurs de charité s’acquittent avec zèle de leurs lamentables devoirs. Ils travaillent unguibus et rostris à étouffer dans les tendres cœurs qu’ils dirigent tout ce qui peut faire ombrage à l’église. Tant que les prêtres trouveront le Gouvernement et les autorités locales disposées à leur accorder six millions six cent mille francs pour l’entretien de ces frères ignorantins et de ces sœurs de charité, quelle amélioration peut-on attendre pour cette classe infortunée qui envoie un nombre infini d’enfants à l’école de l’esclavage !

D. Si le Gouvernement et les autorités locales refusaient aux prêtres les sommes énormes que ces derniers exploitent si avantageusement en tournant à leur bénéfice l’instruction des enfants pauvres, quel moyen indiqueriez-vous pour atteindre avec ces mêmes sommes un résultat conforme aux besoins du siècle ?

R. Les écoles mutuelles libres, dont les directeurs ou les directrices seraient dégagés de toute influence sacerdotale, réparties dans toute la France en proportion avec la population des localités, hâteraient rapidement l’instruction des enfants pauvres qu’on admettrait gratis comme chez les frères ignorantins et les sœurs de charité. Ces enfants réuniraient dans un bref délai des notions supérieures à celles qu’ils acquièrent après de longues et douloureuses années dans l’école de l’esclavage, où les prières interminables, la messe, le chant, le catéchisme et le chapelet, remplissent les heures qui devraient être consacrées à l’instruction. Cet échange de l’école de l’esclavage contre les écoles mutuelles libres offrirait de plus une économie au Gouvernement et aux autorités locales.