Aller au contenu

Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/115

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

En effet, quoi de plus utile, quoi de plus propre à réprimer l’orgueil et la vanité de notre esprit, que la pensée fréquente (et comme la vue) d’un Dieu qui s’humilie jusqu’à communiquer sa gloire aux hommes, et se revêtir de leur faiblesse et de leur fragilité ? d’un Dieu qui daigne se faire homme ? d’une Majesté souveraine et infinie qui s’abaisse à servir l’homme, pendant que les colonnes du ciel, comme dit l’Ecriture[1] tremblent de frayeur au moindre signe de sa Volonté, et qui consent à naître et à vivre sur la terre, pendant que les Anges L’adorent dans le ciel ? Or, puisque c’est pour nous que Dieu a fait toutes ces choses, que ne devons-nous pas faire, nous, de notre côté, pour Lui obéir ? Avec quel empressement, avec quelle allégresse ne devons-nous pas aimer, embrasser et remplir tous les devoirs que l’humilité nous impose ? Ah ! de grâce, recueillons les salutaires leçons que Jésus-Christ nous donne en naissant, et avant même d’avoir prononcé une seule parole ! Il naît pauvre ; Il naît comme un étranger, dans un lieu qui ne Lui appartient pas ; Il naît dans une vile étable ; Il naît au milieu de l’hiver. Car voici ce que nous rapporte Saint Luc:[2] Pendant qu’ils étaient là, il arriva que le temps s’accomplit où elle devait enfanter, et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’enveloppa de langes, et elle le coucha dans une crèche, parce qu’il n’y avait point de place pour Lui dans l’hôtellerie. L’Évangéliste pouvait-il cacher sous des termes plus humbles, cette majesté et cette gloire qui remplissent le ciel et la terre ? Il ne dit pas seulement qu’il n’y avait point de place dans l’hôtellerie, mais qu’il n’y en avait point pour Lui, pour Celui qui a dit:[3] La terre est à Moi et tout ce qu’elle renferme. Et un autre Évangéliste a dit également:[4] Il

  1. Job., 26, 11.
  2. Luc., 2, 6, 7.
  3. Psal. 49, 12.
  4. Joan., 1, 11.