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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/120

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voyant que le monde, avec sa sagesse, ne L’avait point reconnu dans les œuvres de sa divine Sagesse, il lui a plu de sauver par la folie de la prédication ceux qui croiraient. Il n’y a donc pas lieu d’être surpris que les Prophètes, avant son arrivée dans le monde et les Apôtres, après sa Mort et sa Résurrection, aient fait tant d’efforts pour persuader aux hommes que Jésus-Christ est leur Rédempteur, et pour les amener à reconnaître la puissance de ce Crucifié, et à Lui obéir.

On peut dire que le mystère de la Croix, humainement parlant, est plus que tout le reste, en dehors des conceptions de la raison ; voilà pourquoi, depuis le péché d’Adam, Dieu n’a point cessé d’annoncer la mort de son Fils, tantôt par des figures, tantôt par des oracles de ses Prophètes. Ainsi, pour dire un mot des figures, Abel[1] tué par la jalousie de son frère, Isaac[2] offert par son père en sacrifice, l’agneau[3] immolé par les Hébreux à leur sortie d’Égypte, le serpent[4] d’airain que Moïse fit élever dans le désert, voilà bien autant de figures qui représentaient par avance la Passion et la Mort de notre Seigneur Jésus-Christ ! Quant aux Prophètes, presque tous les ont prédites ; et leurs prophéties sont trop connues pour que nous ayons à les rapporter ici. Mais outre celles de David,[5] qui a embrassé dans ses Psaumes tous les mystères de notre Rédemption, est-il possible d’en trouver de plus claires et de plus évidentes que celles d’Isaïe ?[6] Et ne dirait-on pas que ce voyant raconte des faits accomplis, bien plus qu’il ne prophétise des événements futurs ?[7]

  1. Genes., 4, 8.
  2. Genes., 22, 6, 7, 8
  3. Exod., 12, 5, 6. 7.
  4. Num., 21, 8, 9.
  5. Psal., 2, 21, 68 et 109.
  6. Is., 53, 7.
  7. Hier., Ep., ad Paul.