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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/197

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moyen de se servir de ces clefs du Royaume des cieux qu’elle avait reçues de Jésus Christ ; il fallait qu’elle fût capable de pardonner leurs fautes à tous les vrais pénitents, quand même ils auraient péché jusqu’au dernier moment de leur vie. nous avons dans nos Saints Livres les témoignages les plus positifs en faveur de cette vérité. Ainsi dans Saint Matthieu le Seigneur dit à Pierre:[1] Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux ; tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans le ciel. Il dit de même à tous les Apôtres:[2] Tout ce que vous lierez sur la terre, sera lié dans le. ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre, sera délié dans le ciel. Saint Jean, de son côté, nous assure que Jésus-Christ, après avoir soufflé sur les Apôtres, leur dit:[3] Recevez le Saint-Esprit: les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez, et ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez.

Et il ne faut pas s’imaginer que ce pouvoir de pardonner s’applique seulement à certaines espèces de fautes. non. Il n’en est aucune, si criminelle qu’elle soit, ou qu’on la suppose, que la Sainte Eglise ne puisse remettre.[4] Il n’est personne, si méchant et si coupable qu’il soit, qui ne doive espérer avec assurance son pardon, pourvu que son repentir soit sincère. Ce pouvoir non plus n’est point limité de telle sorte, que l’on puisse en user seulement dans un temps déterminé. Quelle que soit l’heure à laquelle le pécheur veuille revenir au bien, il ne faut pas le rejeter. C’est le précepte formel de Notre-Seigneur[5] Lorsque le prince des Apôtres lui demanda s’il fallait pardonner plus de sept fois,

  1. Matth., 16, 19.
  2. Matth., 18, 18.
  3. Joan., 20, 23.
  4. Saint Aub. Lib. 1. de Poenit.
  5. Matth., 18, 21, 22.