Aller au contenu

Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/199

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

produire un tel effet, il ne faut rien de moins que la Vertu de Dieu, cette Vertu immense et infinie que nous croyons nécessaire pour ressusciter les morts, et pour créer le inonde. Et même, au sentiment de Saint Augustin,[1] faire d’un impie un juste doit passer pour une œuvre plus brande que de créer de rien le ciel et la terre. Si donc il faut une puissance infinie pour créer, à plus forte raison, une puissance infinie est nécessaire pour opérer la rémission des péchés.

Nos pères ont donc eu grandement raison d’affirmer que Dieu seul peut remettre aux hommes leurs péchés, et qu’un si grand prodige ne peut être que l’ouvrage de sa Bonté et de sa Puissance souveraines. C’est Moi, dit le Seigneur Lui-même par un Prophète,[2] c’est Moi-même qui efface les iniquités. En effet la Rémission des péchés semble soumise à la même loi que l’acquittement d’une dette. Une dette ne peut être remise que par le créancier lui-même. Or, c’est envers Dieu que nous contractons une obligation par le péché. ne lui disons-nous pas tous les jours dans notre prière:[3] Remettez-nous nos dettes ? Il est donc bien clair que c’est Lui, et Lui seul, qui peut nous pardonner nos péchés.

Avant l’Incarnation du Fils de Dieu, ce pouvoir admirable et vraiment divin n’avait jamais été donné à une créature. Jésus-Christ notre Sauveur, vrai Dieu et vrai homme, est le premier qui l’ait reçu, comme homme, de Dieu son Père. Afin que vous sachiez, dit-Il,[4] que le Fils de l’homme a sur la terre le pouvoir de remettre les péchés, levez-vous, dit-Il au paralytique, prenez votre lit et allez dans votre maison. Il

  1. S. Aug. lib. 1. de peccat.
  2. Is., 43, 25.
  3. Matth., 6, 12. 13.
  4. Matt., 9, 6. = Marc., 2, 9, 10.