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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/220

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soit éternelle. Celui qui est heureux peut-il ne pas désirer ardemment de jouir sans fin de ce qui fait son bonheur ? et sans l’assurance d’une félicité stable et certaine, ne sera-t-il pas malgré lui en proie à tous les tourments de la crainte ?

Enfin cette même expression de Vie Eternelle est bien propre à nous faire concevoir combien est grande la félicité des Bienheureux qui vivent dans la céleste Patrie ; cette félicité est si grande que personne, excepté les Saints eux-mêmes, ne saurait s’en faire une juste idée. Car dès qu’on emploie, pour désigner un objet, un terme qui est commun à plusieurs autres, c’est une marque évidente qu’il manque un mot propre pour exprimer cet objet d’une manière complète.

Si donc nous désignons le bonheur des Saints par des mots qui ne s’appliquent pas plus nécessairement à eux, qu’en général à tous ceux qui vivront éternellement, nous sommes en droit d’en conclure que c’est une chose trop élevée et trop excellente, pour qu’il soit possible d’en donner, par un mot propre, une idée assez étendue. II est vrai que dans la Sainte Ecriture, nous trouvons un bon nombre d’expressions différentes pour le désigner, comme Royaume de Dieu,[1] de Jésus-Christ,[2] des cieux,[3] Paradis,[4] cité sainte, nouvelle Jérusalem,[5] maison du Père.[6]

Mais il est évident qu’aucun de ces noms ne suffit pour en exprimer toute la grandeur.

Les Pasteurs ne laisseront donc point échapper l’occasion qui leur est offerte ici d’exhorter les Fidèles à la piété, à la justice, et à l’accomplissement de tous les devoirs de la Vie Chrétienne, en faisant briller à leurs yeux ces récompenses incomparables que l’on désigne sous le

  1. Matth., 6, 33.
  2. Joan., 18, 36.
  3. Matth., 5, 3, 20.
  4. Luc., 23, 43.
  5. Apoc., 21, 2.
  6. Joan., 14, 2.