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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/230

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Les auteurs profanes entendaient par là l’obligation que nous contractons, lorsque nous nous engageons au service d’un autre, sous la foi du serment. Ainsi le serment que faisaient les soldats de servir fidèlement l’Etat, s’appelait le sacrement militaire. C’est du moins le sens le plus ordinaire que ce mot avait pour eux.

Les auteurs ecclésiastiques, et principalement les Pères latins, emploient ce mot pour exprimer une chose sacrée et strictement cachée. Chez les Grecs, il a la même signification que le mot mystère. Et c’est précisément le sens qu’il faut lui donner dans ces paroles de saint Paul aux Ephésiens:[1] Il a répandu sur nous la Grâce pour nous faire connaître le Sacrement de sa Volonté, et dans celle-ci à Timothée.[2] C’est un grand Sacrement de piété, et enfin dans le Livre de la Sagesse:[3] Ils ont ignoré les Sacrements de Dieu. Ces textes que nous venons de citer, et beaucoup d’autres nous présentent tous le mot de Sacrement avec le même sens, c’est-à-dire une chose sacrée, mais inconnue et mystérieuse.

Aussi les Docteurs latins ont-ils pensé que certains signes sensibles, qui produisent la grâce, en même temps qu’ils la représentent et la mettent sous les yeux, pouvaient très bien s’appeler Sacrements. Cependant saint Grégoire le Grand prétend que ce nom de Sacrement leur a été donné, parce qu’ils renferment, sous une enveloppe corporelle et sensible, une Vertu divine qui opère invisiblement le salut.[4]

Et qu’on ne s’imagine pas que cette expression est nouvelle dans l’Eglise. II suffit de lire Saint Augustin et Saint Jérôme pour se convaincre que nos Docteurs les plus anciens, en parlant de ce qui

  1. Eph., 1, 9.
  2. 1 Tim., 3, 16.
  3. Sap, 2, 22.
  4. Saint Greg. in 1. Reg. c., 16.