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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/232

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appartiennent à cette deuxième catégorie. Mais il faut ranger dans la première les mots, l’écriture, les enseignes, les images, les trompettes et une foule d’autres objets du même genre. Si l’on ôte aux mots par exemple leur signification, ne semble-t-il pas que l’on détruit du même coup la raison qui les avait fait inventer ? toutes ces choses ne sont donc que des signes. Car, d’après Saint Augustin,[1] « le signe est quelque chose qui, outre l’objet qu’il offre à nos sens, nous fait penser à une chose différente de lui-même. Ainsi lorsque nous trouvons des pas marqués sur le sol, nous concluons aussitôt que quelqu’un a passé par là, et qu’il y a laissé ces traces. »

Ceci posé, il est clair que les Sacrements se rapportent à ces choses qui ont été instituées pour en signifier d’autres.[2] Ils représentent à nos yeux, par une image sensible et une sorte d’analogie, ce que Dieu opère dans nos âmes par sa Vertu invisible. Un exemple fera toucher du doigt cette vérité. Lorsque, dans le Baptême, on verse l’eau sur la tête, comme pour la laver, et qu’on prononce en même temps les paroles prescrites et consacrées, c’est un signe sensible que la Vertu du Saint-Esprit lave intérieurement toutes les taches et les souillures du péché, et qu’elle enrichit et orne nos âmes du don précieux de la Justice céleste. Mais, comme nous l’expliquerons en temps et lieu, ce que cette ablution du corps signifie, elle le produit en même temps dans l’âme.

Au surplus il résulte clairement de l’Ecriture Sainte elle-même que les Sacrements doivent être regardés comme des signes. Dans son épître aux Romains, l’Apôtre Saint Paul parlant de la

  1. Saint Aug., 1, 2, de Doct. Christ.
  2. Saint Aug. ibid. Lib, 3.