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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/674

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de cette pensée abominable, que Dieu puisse jamais oublier les hommes. Dans le Prophète Isaïe nous lisons les plaintes insensées du peuple d’Israël contre Dieu, et la réponse pleine de bonté que Dieu voulait bien y faire par une comparaison touchante: « Sion dit: Le Seigneur m’a délaissée ; mon Dieu m’a oubliée. Mais, répond le Seigneur, une mère peut-elle oublier son enfant, et n’être pas émue par le fils de ses entrailles ? et cependant quand elle l’oublierait, Moi Je ne t’oublierai jamais. Je te porte gravée dans mes mains. »[1] Les textes que nous venons de citer établissent très clairement que Dieu n’oublie jamais les hommes, et que, en tout temps, Il leur prodigue les témoignages de sa tendresse paternelle. Mais pour convaincre davantage encore le peuple fidèle de cette double vérité, les Pasteurs apporteront en preuve l’exemple si connu de nos premiers parents: ils avaient méprisé et violé les ordres formel de Dieu ;ils avaient été sévèrement blâmés et condamnés, et cette sentence effrayante était tombée sur eux: « La terre est maudite dans votre travail ; vous n’en tirerez chaque jour votre nourriture qu’avec un grand labeur. Elle ne produira pour vous que des épines et des chardons ; et vous vous nourrirez de l’herbe de la terre. »[2] Ils avaient été chassés du paradis terrestre ; et pour leur ôter tout espoir d’y jamais rentrer, Dieu avait placé à l’entrée du jardin de délices un Chérubin de feu, tenant à la main un glaive flamboyant qu’il brandissait toujours ; enfin Dieu, pour se venger contre eux de leur outrage, les avait accablés de tous les maux intérieurs et extérieurs. A la vue de ces terribles châtiments, ne dirait-on pas que c’en est fait de l’homme ? ne croirait-on

  1. Is 49,15.
  2. Genes., 3, 21.