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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/675

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pas qu’il est pour toujours dénué de tout secours divin, et réservé à toutes les misères ? et cependant, au milieu de tant et de si cruelles preuves de la colère et de la vengeance divines, on vit paraître comme une lueur de la Bonté de Dieu à leur égard. « Le Seigneur Dieu, nous dit la Genèse, fit à Adam et à sa femme des tuniques de peau, et Il les en revêtit. »[1] Marque évidente, entre tant d’autres, que Dieu n’abandonnera jamais les hommes.

Cette pensée, si belle et si vraie, que jamais l’iniquité humaine n’épuisera la Bonté de Dieu, David l’exprimait aussi en ces termes: « La colère de Dieu enchaînera-t-elle ses miséricordes ? »[2] Habacuc l’énonçait également quand il disait en s’adressant à Dieu: « Même au temps de votre colère, Vous Vous souviendrez de votre miséricorde »[3] et Michée la rendait ainsi: « Qui est semblable à Vous, ô Dieu, qui ôtez l’iniquité, et qui oubliez les péchés du reste de votre héritage ? Le Seigneur n’enverra plus désormais sa fureur, parce qu’Il veut la miséricorde. »[4]

Oui, c’est bien ainsi que les choses se passent. C’est au moment où nous nous croyons perdus et absolument délaissés de Dieu, c’est alors qu’Il nous cherche avec une Bonté infinie, et qu’Il prend soin de nous. Il suspend dans sa colère le glaive de sa justice, et II ne cesse de répandre sur nous les inépuisables trésors de sa miséricorde.

La Création d’une part, et la Providence de l’autre, sont donc très propres à faire ressortir les dispositions particulières de Dieu à aimer et à protéger le genre humain. Mais sous ce rapport, l’œuvre de notre Rédemption l’emporte tellement

  1. Genes., 3, 22.
  2. Psal., 76, 10.
  3. Hab., 3, 2.
  4. Mich., 7, 18.