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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/68

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le peuple chrétien. C’est qu’en effet il faut tenir compte de l’âge, de l’intelligence, des habitudes, de la condition. Celui qui enseigne [1] doit se faire tout à tous, pour gagner tout le monde à Jésus Christ ; il doit se montrer lui-même un[2] ministre et un dispensateur sûr, et à l’exemple du[3] serviteur bon et fidèle, il doit mériter d’être établi par notre Seigneur dans des fonctions plus considérables.

Surtout qu’il ne s’imagine pas qu’une seule sorte d’âmes lui est confiée, et que par conséquent il lui est loisible d’enseigner et de former également tous les Fidèles à la vraie piété, avec une seule et même méthode et toujours la même ! Qu’il sache bien que les uns sont en Jésus-Christ comme des enfants nouvellement nés, d’autres comme des adolescents, quelques-uns enfin, comme en possession de toutes leurs forces. Il devra donc s’appliquer à reconnaître et à distinguer ceux qui ont besoin du lait de la doctrine, et ceux qui demandent une nourriture plus forte. Ainsi, il pourra distribuer à tous et à chacun ces aliments spirituels qui augmentent la vie de l’âme, jusqu’à ce que[4] nous soyons tous parvenus à l’unité d’une même Foi, d’une même connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’hommes parfaits, et à la mesure de la plénitude de l’âge de Jésus Christ. Au surplus, c’est à tous les Chrétiens que l’Apôtre a voulu se donner lui-même en exemple sur ce point lorsqu’il dit qu’[5] il se doit aux Grecs et aux Barbares, aux savants et aux ignorants. Il voulait montrer à tous ceux qui sont appelés au ministère de la prédication, qu’ils doivent, en transmettant l’enseignement des mystères de la Foi et des règles des mœurs, proportionner leurs paroles à l’esprit et à

  1. 1 Cor., 9. 22.
  2. 1 Cor., 4.
  3. Matth., 25. 23.
  4. Eph., 4. 13.
  5. Rom., I. 14.