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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/726

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nous disons notre, non point parce que nous pouvons nous le procurer par notre travail et sans le secours de Dieu — car toutes les créatures, dit David en s’adressant à Dieu, attendent que Vous leur donniez leur nourriture au temps marqué. Vous la donnerez, et elles la recevront ; Vous ouvrirez votre main, et elles seront toutes rassasiés de vos biens. Ailleurs il dit encore: les yeux de toutes les créatures espèrent en vous, Seigneur, et Vous leur donnez leur nourriture au temps convenable — nous disons notre pain, parce qu’il nous est nécessaire, et que Dieu seul nous le donne, Dieu qui est le Père de toutes choses et qui nourrit tous les êtres animés par sa sainte Providence.

Nous l’appelons encore notre, ce pain, parce que nous ne devons l’acquérir que par des moyens légitimes, et ne pas nous le procurer par l’injustice, la fraude, ou le vol. Ce que nous obtenons par des voies coupables, n’est point à nous, mais aux autres ; et trop souvent de graves ennuis en accompagnent l’acquisition, ou la possession ou à coup sûr la perte. Au contraire les richesses honnêtement acquises par le travail sont, au témoignage du Prophète, une source de paix et de grande satisfaction pour les gens vertueux. « Parce que vous vous nourrirez du travail de vos mains, dit-il, vous serez heureux et comblés de biens. »[1] C’est qu’en effet Dieu dans sa Bonté promet de bénir et de faire fructifier le travail de ceux qui ne voient dans leurs fatigues quotidiennes que le moyen providentiel de gagner leur vie. « Le Seigneur, est-il dit dans nos Saints Livres, versera ses bénédictions sur vos celliers, et sur tous les ouvrages de vos mains, et Il vous bénira. »[2] Et non seulement nous demandons à

  1. Psal., 127, 2.
  2. Deut., 28, 8.