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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/727

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Dieu qu’Il nous permette d’user de ce que nous avons acquis grâce à Lui, par nos sueurs et notre énergie — et qu’à ce titre nous appelons vraiment notre — mais encore nous Lui demandons la bonne disposition du cœur qui nous fera user avec sagesse et légitimement de ce que nous aurons légitimement acquis.

Quotidien. Ce mot nous rappelle aussi cette frugalité et cette modération dont nous pariions tout à l’heure. nous ne demandons ni la variété, ni la délicatesse des mets, mais uniquement ce qui est nécessaire aux besoins de la nature. nous ne craignons pas de faire rougir de honte certaines personnes qui dédaignent une nourriture et une boisson communes, et sont toujours en quête de ce qu’il y a de pies exquis dans les aliments et dans les vins.

Ce même mot: quotidien, n’est-il pas aussi la condamnation de ceux à qui s’adressent ces terribles menaces d’Isaïe: « Malheur à vous, qui joignez une maison à une autre, un champ à un autre, jusqu’à l’extrémité du pays où vous êtes ? est-ce que vous habiterez seuls au milieu de la ferre ? »[1] Ces hommes en effet, sont d’une avidité insatiable ; et c’est d’eux que Salomon disait: « L’avare ne sera jamais rassasié d’or »,[2] et Saint Paul: « Ceux qui veulent devenir riches tomberont dans la tentation et dans les filets du démon. »[3]

Nous appelons encore ce pain quotidien, parce que nous nous en nourrissons, pour réparer le principe vital qui se consume tous les jours par l’effet de la chaleur naturelle.

Enfin, une dernière raison de nous servir de ce mot quotidien, c’est que nous devons demander ce pain tous les jours, afin de nous retenir dans

  1. Is., 5, 8.
  2. Eccl., 5, 9.
  3. 1 Tim., 6, 9.