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Page:Catherine-pozzi-agnes-1927.djvu/32

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m’en rends compte : j’ai seulement parlé de moi à l’invisible. J’ai tourné en cercle, pour retomber au centre de mon histoire, où il y a votre cœur.

Dans ces moments, je me croyais appelée à de hautes destinées célestes ; il me semblait qu’il y avait, de moi à Dieu, une relation particulière. Je vois bien que Dieu, c’était vous.

N’y a-t-il donc pas place pour vous deux dans mon univers ?

Il fallait en décider ; j’ai perdu une heure, la tête dans mes mains, à murmurer « Ô VOUS ! Ô VOUS ! » pour savoir si vous étiez le même, ou plusieurs.

Eh bien, vous êtes le même si Dieu est l’inconnu, vous n’êtes pas le même si Dieu est catholique. Voilà qui est remarquable et curieux.

C’est que le Dieu vague est formé par tout mon désir, comme aussi, TOI. Tandis que le Christ est quelqu’un d’autre.

Bien plus, il m’attire en sens contraire ; il m’arrache à ce que je suis ; alors que par toi, par Vous, cher être suprême, je me retrouve sans fin.