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Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/121

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CHAPITRE VIII

(9)

Comment l’on ne doit pas affectionner principalement les pénitences extérieures, mais la vertu, et comment la discrétion est vivifiée par l’humilité et rend à chacun ce qui lui est dû.

Voilà les œuvres saintes et douces que je demande à mes serviteurs, à savoir les vertus intérieures de l’âme, éprouvées de la manière que je t’ai dite. Ce qu’il me faut, ce n’est pas seulement des œuvres corporelles, des actes extérieurs, des pénitences multiples et variées, qui ne sont que l’instrument de la Vertu : car si ces actes extérieurs étaient séparés de la vertu, ils me seraient peu agréables. Si, par exemple, l’âme accomplissait ces pénitences sans discernement, en s’attachant principalement à la pénitence elle-même, il y aurait là un obstacle à sa perfection. C’est à l’amour qu’elle doit s’affectionner, avec une sainte haine d’elle-même, accompagnée d’humilité vraie et de parfaite patience, ainsi qu’aux autres vertus intérieures, avec faim et désir de mon honneur et du salut des âmes. Ces vertus-là démontrent que la volonté sensuelle est morte ou meurt continuellement sous les coups de l’amour vertueux. C’est avec cette discrétion qu’il faut pratiquer la pénitence,