Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/124

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

la vertu de discrétion. Après avoir rendu ce qu’ils doivent à moi et à eux-mêmes, comme je l’ai déjà dit, ils rendent ensuite au prochain ce qu’ils lui doivent, principalement en lui donnant l’affection qui procède de la charité, et l’humble et continuelle prière à laquelle tous sont tenus les uns envers les autres. Puis ils s’acquittent de leur dette envers lui par leur doctrine, par l’exemple d’une vie honnête et sainte, par leurs conseils, par les secours dont il a besoin pour faire son salut, comme je t’ai dit plus haut. Dans quelque état que l’homme soit placé, qu’il soit prince, ou prélat, ou sujet, s’il possède cette vertu, tout ce qu’il fait à l’égard du prochain est fait avec discrétion et dans un sentiment de charité, car ces vertus sont liées et comme fondues ensemble et plantées dans la terre de l’humilité laquelle procède de la connaissance de soi-même.