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Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/132

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sont mon œuvre, l’on m’offensât, Moi, le Bien infini ? Cette faute serait beaucoup plus grave et plus grande que l’effet qu’on attendrait d’elle. Donc jamais et pour aucune raison, tu ne dois commettre le péché.

Elle sait bien cela, la vraie charité, qui porte en elle-même la lumière de la sainte discrétion. Elle est cette lumière qui dissipe toutes les ténèbres, détruit l’ignorance, et pénètre toute vertu, tout instrument et tout acte de vertu ; elle est une prudence qui ne peut être mise en défaut ; elle est une force que rien ne peut vaincre ; elle est une persévérance si grande, qu’elle dure jusqu’à la fin. Elle s’étend du ciel à la terre ; elle va de la connaissance qu’elle a de moi à la connaissance de soi-même, de l’amour qu’elle a pour moi à l’amour du prochain. Par son humilité vraie, elle évite tous les pièges du monde, elle échappe par sa prudence à toutes les séductions des créatures. De ses mains désarmées, je veux dire par sa longue patience, elle met e fuite le démon, comme elle triomphe de la chair, par cette douce et glorieuse lumière qui, lui en découvrant la fragilité, lui apprend en même temps à lui porter toute la haine qu’elle lui doit, C’est ainsi qu’elle a terrassé le monde : elle l’a mis sous les pieds de son amour, en le méprisant, en le tenant pour vil, en se riant de lui ; elle en est devenu le maître et le seigneur.

Aussi les hommes de ce monde ne peuvent-ils rien contre la vertu de l’âme. Toutes les persécutions ne font qu’accroître et affermir la vertu, qui est d’abord