Aller au contenu

Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/136

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

mille injustices ; ne vous attristez des injustices du monde que parce qu’elles sont des offenses qu’elle me fait : car en m’offensant, elles vous offensent, et en vous offensant, elles m’offensent, Moi qui suis devenu une même chose avec vous.

Tu le sais bien, Je vous ai donné mon image et ressemblance, mais vous avez perdu la grâce par le péché. Pour vous rendre cette vie de la grâce, j’ai uni ma nature à vous, en la couvrant du voile de votre humanité. Ainsi, à vous, mon image, j’ai emprunté votre ressemblance en prenant la forme humaine. Je suis une seule chose avec vous, tant que l’âme ne se sépare pas de moi par le péché mortel ; car celui qui m’aime demeure en moi et moi en lui. Mais celui-là sera persécuté par le monde, parce que le monde n’est pas en conformité avec moi. C’est pour cela qu’il a poursuivi mon Fils unique jusqu’à la mort ignominieuse de la croix. Ainsi fait-il à vous-même : il vous persécute, et il vous persécutera jusqu’à la mort, parce qu’il ne m’aime pas. Si le monde m’aimait, il vous aimerait aussi, mais réjouissez-vous, car votre joie sera grande dans le ciel.

En vérité je te le dis, plus abondera la tribulation dans le corps mystique de l’Église plus il abondera lui-même en douceur et en consolation. Elle sera, cette douceur, la réforme des saints et bons pasteurs, lesquels sont des fleurs de gloire. Ce sont eux qui rendent gloire et honneur à mon nom et font monter vers moi le parfum d’une vertu fondée dans la vérité. Ce sont mes ministres, ce sont