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CHAPITRE XII

(13)

Comment cette âme par la réponse divine sent, tout à la fois, croître et diminuer sa souffrance, et comment elle prie Dieu pour la sainte Église et pour son peuple.

Alors cette âme tourmentée et brûlée par l’immense désir qu’elle avait formé au-dedans d’elle-même, éprouvait un ineffable amour pour la grande bonté de Dieu ; elle contemplait l’étendue de cette charité qui, avec tant de douceur, avait daigné lui répondre et satisfaire à sa demande. N’avait-elle pas ouvert une espérance à la douleur qu’elle avait conçue des offenses faites à Dieu, des maux de la sainte Église en même temps que de sa propre misère que lui révélait la connaissance d’elle-même ? Cette espérance adoucissait une souffrance qui cependant ne faisait que s’accroître : car le Père éternel et souverain, après lui avoir montré la voie de la perfection, lui découvrait encore son offense et la perte des âmes, comme il sera expliqué plus au long.

Dans cette connaissance que l’âme prend d’elle-même, elle connaît mieux Dieu, par l’expérience de la bonté de Dieu en elle, et dans ce doux miroir de Dieu, elle contemple tout à la fois sa dignité et sa propre bassesse.

Sa dignité, elle la tient de la création. Elle se voit faite à l’image de Dieu, et recevant ce don