Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/145

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mais celui-ci se fait mal à soi-même en péchant à nouveau, et il encourt ainsi un châtiment, auquel il n’échappera que par une véritable contrition et un sincère repentir de sa faute. Je dis donc que ce Sang nuit à celui qui le reçoit indignement, non par la faute du Sang, ou par celle du ministre, comme il a été dit, mais à cause de sa mauvaise disposition, par sa propre faute, qui si malheureusement a souillé son esprit et son corps et a pour lui et pour le prochain des conséquences si cruelles.

Oui, le pécheur en a agi cruellement pour lui-même, en détruisant la grâce dans son âme, en foulant aux pieds dans son cœur le fruit du Sang qui lui avait été donné dans le saint baptême, où par la vertu de ce sang, il avait été purifié de la tache du péché originel qu’il avait contractée, quand il fut conçu de son père et de sa mère. Toute la race humaine dans sa masse était corrompue par le péché d’Adam, ce premier homme, et vous tous, vaisseaux tirés de cette masse, vous étiez corrompus et incapables de posséder la vie éternelle. Voilà pourquoi je vous fis don de mon Verbe, mon Fils unique. J’ai uni ma grandeur à la bassesse de vote humanité pour la rétablir dans la grâce qu’elle avait perdue par le péché. Impassible, je ne pouvais pas endurer la peine et cependant la divine Justice voulait que, pour la faute, il y eût un châtiment. D’autre part, l’homme ne pouvait suffire à cette satisfaction, et quoiqu’il eût satisfait en quelque chose, il n’eût satisfait que pour soi-même et non pour les autres créatures douées de raison. A vrai