Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/168

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et sont administrés par l’Église. Il faut donc tout d’abord, vous purifier par la contrition du cœur et la détestation du péché, et par l’amour de la vertu, avant de recevoir le prix du Sang. Vous ne le pourriez recevoir si vous ne vous disposiez pas de votre côté à devenir de bons rameaux unis au cep de la vigne, mon Fils unique qui a dit : "C’est moi qui suis la Vigne, mon Père est le vigneron, et vous êtes les rameaux" (Jn 15, 45).

Telle est la vérité. C’est bien moi qui suis le vigneron, puisque toute chose qui a l’être, est venue et vient de Moi. Ma puissance est incompréhensible et par ma puissance et ma vertu je gouverne tout l’univers, si bien que rien n’est fait ni ordonné en dehors de moi. Oui je suis le vigneron ; c’est moi qui ai planté la vraie vigne de mon Fils unique dans la terre de votre humanité, pour que vous les rameaux, unis à cette vigne, vous portiez des fruits. Qui ne produira pas le fruit des œuvres bonnes et saintes sera retranché de la Vigne et se desséchera ; car, séparé du cep, il perd la vie de la grâce et est jeté au feu éternel, comme la branche qui ne porte pas de fruit est taillée et mise au feu parce qu’elle n’est plus bonne à autre chose. Ainsi en va-t-il pour ceux-là. Coupés de la Vigne par leur propre faute, s’ils demeurent dans le péché mortel, la divine Justice ne peut rien que les jeter au feu qui brûle éternellement. Ils n’ont pas travaillé leur vigne ; bien plus, ils l’ont détruite, et non seulement