Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/180

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nul ne peut avoir de vertu ne communiquant la vie de la grâce, sinon par lui, en suivant ses traces et sa doctrine. C’est lui qui a édifié les vertus, qui les a posées comme des pierres vivantes et cimentées par son sang, afin que tout fidèle pût passer à l’aise, sans aucune crainte servile d’être arrêté par la pluie de la justice divine, couvert qu’il est par la miséricorde, cette miséricorde descendue du ciel, par l’Incarnation de mon Fils. Et comment ouvre-t-on le ciel ? Avec la clef de son sang.

Ainsi, tu vois comment le pont est construit, et abrité par la miséricorde. Sur ce pont, se trouve l’hôtellerie, dans le jardin de la sainte Église, qui possède et distribue le Pain de vie et donne à boire le Sang, afin que les passagers qui sont mes créatures, ne tombent pas de fatigue au cours de leur voyage. C’est dans cette pensée que ma charité a ordonné que l’on vous distribuât le sang et le corps de mon Fils unique, vrai Dieu et vrai homme.

Le pont traversé l’on arrive à la Porte qui le termine et fais corps avec lui, et c’est par cette porte que tous doivent entrer. N’a-t-il pas dit : "Je suis la Voie, la Vérité et la Vie ; qui passe par moi ne chemine pas dans les ténèbres mais à la lumière"(Jn 14, 6.8, 12). Et dans un autre endroit, ma Vérité dit encore que nul ne peut venir à Moi sinon par Lui. Et il en est vraiment ainsi. S’il t’en souvient bien, c’est cela même que je t’ai dit et exposé quand j’ai voulu