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Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/181

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t’indiquer la voie. Donc s’il dit qu’il est la Voie, c’est la vérité même, et je t’ai déjà montré que cette voie est en forme de pont. Il a dit aussi qu’il est la Vérité : quoi de plus réel, puisqu’il ne fait qu’un avec Moi qui suis la Vérité ? Qui le suit, marche donc dans le chemin de la vérité et de la vie. Qui suit cette Vérité reçoit la vie de la grâce et ne peut périr de faim : car la Vérité de- vient sa nourriture. Il ne peut non plus tomber dans les ténèbres, parce qu’il est la lumière, pure de tout mensonge. Bien plus, c’est lui qui par la vérité a confondu et détruit le mensonge par lequel le démon séduisit Eve. C’est par ce mensonge que la voie du ciel avait été coupée ; mais cette voie, la Vérité l’a rétablie et cimentée par le Sang. Ceux qui marchent en cette voie, sont donc les fils de la Vérité, car ils suivent la Vérité, ils passent par la porte de la Vérité, et ils se trouvent enfin unis en moi avec celui qui est la voie et qui est la porte, mon Fils, Vérité éternelle, Océan de Paix ?

Celui qui s’écarte de cette voie prend en dessous, par le fleuve. Cette route n’est pas faite avec des pierres, mais avec de l’eau, et comme l’eau n’a pas de consistance, personne ne peut s’y engager sans se noyer. Cette eau qui se dérobe, ce sont les plaisirs et les honneurs du monde. Ceux qui n’ont pas fondé leur amour sur la pierre, mais l’ont placé dans les choses créées, par une attache désordonnée, les aimant et les possédant en dehors de moi, les créatures sont, pour eux, l’eau qui s’écoule continuellement.