Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/200

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Comment donc donneraient-ils leur vie pour le salut des âmes, quand ils refusent de donner de leur argent ? Comment donneraient-ils l’amour, quand eux-mêmes se rongent d’envie ? O misérables vices qui rabaissent à la terre le ciel de l’âme !

J’appelle l’âme un ciel, parce que ciel je l’ai faite, un ciel où j’habitais d’abord par ma grâce, me cachant en son intérieur, et faisant en elle ma demeure par sentiment d’amour ! La voilà maintenant qui m’a quitté, comme une adultère, s’aimant elle-même et les créatures et les choses créées plus que moi. La voilà qui s’est fait d’elle-même son Dieu et ne cesse de me poursuivre de ses péchés aussi nombreux que variés ! Et pourquoi donc ? Parce qu’elle ne se souvient plus du bienfait du Sang, répandu avec un si grand amour, un amour de feu.